vendredi 8 août 2014

les petits chiens!!!

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XVIe cahier, 10e suite, 5e figure

Jeune Demoiselle en Polonaise d'indienne garnie de gaze et coiffée d'un chapeau à l'angalise orné de fleurs et garni d'une dentelle noire. Elle tient un bichon sous son bras.


La mode de porter un chien sous le bras  a successivement été en vigueur, & décréditée : elle fut adoptée en France, même par les hommes, dans le seizième siècle, pendant le règne d'Henri III; & Brantome rapporte, que ce Prince fit cordon bleu un Seigneur de Cour, pour obtenir de lui, de petits chiens turcs, qui passaient pour les plus jolis de l'Europe. On mettait alors ces chiens dans de petites corbeilles, galamment ornées, & qu'on suspendait à son col, avec un cordon ou un ruban. Ces corbeilles, lorsqu'on marchait, se plaçaient sur le côté gauche, & quand on était assis, elles se posaient sur les genoux. La mode de porter des chiens a repris faveur parmi les dames du dix-huitième siècle; mais les corbeilles à la Henri III ont été supprimées, & les petits chiens caniches ont eu les honneurs de la préférence, ainsi qu'on peut le voir sur la gravure.

jeudi 7 août 2014

Le Parlement

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XVIe cahier, 10e suite, 4e figure



Jeune Dame en robe de taffetas de couleur à volonté garnie de gaze mouchetée, le Parlement de taffetas blanc garni de blonde mouchetée : un Bonnet à l'Anglaise.

Le Parlement est une espèce de fichu de taffetas, de satin ou de gaze, avec une capuche à coulisse. Cet ajustement a été fort à la mode. Il est tout à fait  exclus de la grande parure; aussi la figure que représente la gravure, n'est-elle vêtue que d'une petite robe française, avec un moyen panier, & garnie de gaze à mouches. Cette robe est  vue par derrière; les plis sont arrêtés un peu au-dessous du collet; anciennement ces plis étaient libres et ronds : un dos plat & uni a depuis paru plus agréable, & c'est la mode qui subsiste à présent.

Chignon noué par le bas, avec une demi-natte; les deux extrémités formant deux grosses boucles; frisure en racine droite, accompagnée de deux boucles à jour, & sur le tout un pouf à l'écrevisse.

mercredi 26 mars 2014

Pelisse sur camisole

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XVIe cahier, 10e suite, 2e figure
Jeune Dame en couche, coiffée d'un bonnet rond de linon broché, un serre-tête noué négligemment par dessus, elle porte une pelisse de satin doublée de poil sur son déshabillé

Camisole en amadis de mousseline des Indes, doublée d'étoffe couleur de rose, avec jupon pareil & fort élevé; pelisse fourrée & à cordon, enveloppant le corps; bonnet rond, retenu par un serre tête, ne laissant apercevoir qu'une boucle & la racine de la coque ou toupet; fichu de filet, souliers à rosette. Voilà, en peu de mots, le costume de cette Gravure, qui représente une jeune imprudente devenue mère. On dit imprudente, puisqu'elle laisse à découvert un sein, qu'un bon fichu de mousseline devrait garantir des intempéries de l'air. Ce costume peut-être mis au rang des négligés du matin : c'est même le dernier degré du négligé, qu'une tête sans frisure.

mardi 25 mars 2014

Les points de couture

Extrait de l'Art du Tailleur par M. de Garsault

1) Le point devant
Piquez les deux étoffes du haut en bas & du bas en haut toujours également  sans vous arrêter, a dessus, b dessous.

2) Le point de côté
Après avoir piqué les deux étoffes de bas en haut, ramenez par dehors le fil en dessous; continuez toujours de même; quand le dessous dépasse, on pique au travers, c dessus, d dessous.

3) L'arrière-point ou point arrière
Les deux étoffes piquées de bas en haut, repiquez de haut en bas, au milieu du point en arrière, & toujours ainsi d'un seul coup de main sans changer l'aiguille de situation & sans vous arrêter, e dessus, f dessous.

4) Le point lacé
Il se travaille comme le point arrière, excepté qu'il se fait en deux temps; quand vous êtes revenu en haut, vous ferrez le pont; puis retournant l'aiguille la pointe en bas vous repiquez en arrière comme au précédent; celui-ci est le plus solide des points simples, g dessus, h dessous.

POINTS A RABATTRE ET DE RENTRAITURE
On appelle points à rabattre & de rentraiture, ceux dont on se sert quand après avoir joint deux étoffes ensemble par leurs bords à l'envers avec un point simple, & les avoir retournés à l'endroit tout le long de la dite couture, on s'en sert pour serrer les deux retours l'un contre l'autre; ce qui rend la jonction des pièces extrêmement solide.

5) Le point à rabattre sur la main
Piquez de haut en bas, puis de bas en haut, toujours en avant, les points près à près, & à égale distance, i dessus, m dessous.

6) Le point à rabattre sous la main
Il se fait comme le précédent, excepté qu'ayant percé l'étoffe supérieure, vous allez par dehors piquer l'étoffe inférieure au travers; puis vous les percez toutes deux en remontant : on se sert de ce point pour coudre la doublure au-dessus quand il la dépasse: k dessus, n dessous.

7) Le point de rentraire
Ce point s'exécute comme le point à rabattre sur la main; mais il se fait en deux temps comme le point lacé en retournant l'aiguille; avant d'employer celui-ci on coud, comme il est dit ci-dessus, les deux envers avec quelqu'un des points simples; puis on retourne la pièce à l'endroit, & tirant de chaque main pour découvrir où est la couture, on serre avec ce point les deux retours l'un près de l'autre : les points doivent être très-courts & prendre très peu d'étoffe pour s'y confondre, de façon qu'à peine-t-on les apercevoir; l dessus, dessous.

9) Le point perdu
Suivez le même procédé qu'on vient de donner pour rentraire; vous ferez ici le point arrière, qu'à peine doit-on apercevoir; c'est ce qu'on nomme dans ce cas le point perdu.
Nota. Que le point de rentraiture est celui qu'on fait aux draps, à la ratine & autres étoffes qui ont de la consistance; & qu'aux étoffes de soie légères, comme la lustrine, le camelot de soie, etc on se sert du point perdu.


9) Les points qui forment les boutonnières
Toute boutonnière n'est pas construite par le Tailleur : il s'en fait de diverses façons, soit en galon, en broderie, etc qu'il ne fait qu'espacer & coudre; mais quand il les forme lui-même il se sert de trois sortes de points : d'abord il trace sa boutonnière avec deux points longs et parallèles r, qu'il nomme points coulés; ces deux points dessinent, pour ainsi dire la boutonnière, & c'est leur disposition qu'il appelle la passe : il enferme la passe d'un bout à l'autre dans ce qu'il nommele point de boutonnière, & finit par faire les deux brides, une à chaque bout, par trois petits points coulés près-à-près qu'il enferme ensuite dans une rangée de points noués.
Le point de boutonnière t, se pique de dessus en dessous, le long de la passe, se relève ensuite un peu en arrière & d'équerre à la passe; l'aiguille ayant repercé en dessus, on la fait entrer, avant de serrer, dans l'espèce d'anneau que la première piqûre a formé le long de la passe, ce qui fait un noeud qui prend la passe en se serrant; on continue ainsi jusqu'à ce que toute une passe soit couverte de noeuds; on les travaille ainsi toutes les deux; il ne s'agit plus que de faire une bride à chaque bout.
Pour faire la bride, on commence par trois petits points coulés près-à-près du sens des points  de boutonnière; puis on les enveloppe avec le point de bride qui est une espèce de point noué tel qu'on peut le comprendre par la figure S; ce point n'entre pas dans l'étoffe, il ne prend que les trois points coulés



dimanche 23 mars 2014

Demi-parure ou négligé d'hiver

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XVIe cahier, 10e suite, 1e figure
Jeune Dame coiffée en baigneuse avec une pelisse de satin doublée de poil, le jupon est garni d'un falbala de linon à fleurs et à tuyaux.

Demi-parure, ou négligé d'hiver. Ce costume est très recherché des Dames, lorsque le matin elles sont obligées de sortir, soit pour faire quelqu'emplette, soit pour quelque'autre motif. Il consiste dans une pelisse jetée sans prétention sur un manteau de lit élégant.

La Figure représente une jeune Dame, vêtue d'un manteau de lit à longues manches de linon, doublé d'une étoffe gros jaune, avec jupe & volant pareil : sur le tout, une vaste pelisse couleur rose, avec cordon blanc,  posée négligemment, & non attachée. Son col est orné d'un fichu noué en cravate; moyen bonnet à barbes retroussées par derrière, & muni d'un ruban boiteux, c'est à dire, de deux couleurs tranchantes : houssoir dans la coque; petit baril à la main, pareil au cordon de la pelisse; chaussure à l'Anglaise, maintien aisé, & surtout un air sans prétention, pour mieux en imposer au vulgaire.

Robe Française

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XVe cahier, 9e suite, 6e figure
Jeune Dame coiffée en Hérisson avec deux boucles détachées de chaque côté, et un Pouf à la Reine orné d'une houpe noire et ceint d'un ruban bleu satiné; dans la coque une rose en diamant et un croissant. Elle est vêtue d'une grande robe de cérémonie à panier, de taffetas des Indes broché couleur bleu de Ciel & garniture pareille et chauffée d'un soulier blanc bordé de rose, boucles à l'anglaise.

Robe Française, sur un petit panier, avec un parement en bande à plis ronds : les bords du parement garnis d'un agrément avec épis & juliennes, ou d'une petite dentelle; sabots forts petits; fichu garni tout autour, caressant entièrement les épaules, & laissant le sein presque à découvert. Les deux côtés de la robe attachés très près, sous le contentement, & très écartés par le bas de la taille, pour ne pas éclipser une petite veste à la Péruvienne, qui tient lieu de compère; volant à simple tête, avec garniture pareille à celle du parement.

Celle belle délaissée a recours au flacon salutaire, que son Médecin lui a remis, pour chasser au loin les vapeurs.

Polonaise négligée / polonaise de Perse

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XVe cahier, 9e suite, 5e figure
Demoiselle élégante coiffée d'un bonnet anglais et vêtue d'une Polonaise de Perse garnie de gaze avec un liseret tigré, jupon pareil.

Polonaise négligée : ces robes s’agrafent simplement sur le sein comme les polonaises courantes, ne sont point retenues à la taille, ont des ailes longues & la queue fort courte.

La polonaise représentée dans la Gravure, est garnie d'une large bande à plis ronds, avec un ruban étroit & moucheté, placé dans le centre; le volant très ample, à deux têtes séparées par un ruban à mouches; la première tête  à plis ronds, la seconde en pouf. Sur les épaules, un fichu à la Genlis, attaché par devant, sous un contentement de gaze, dit la comete à deux queues.

Bonnet anglais, en tuyaux d'orgue, posé fort en arrière; papillon à quatre ailes, retenues par un ruban bouillonné & surmonté d'un second ruban mis en turban, avec des barbes à la paysanne; frisure négligée, la physionomie élevée & dégagée, deux boucles de côté, le favori devant l'oreille.