mardi 25 mars 2014

Les points de couture

Extrait de l'Art du Tailleur par M. de Garsault

1) Le point devant
Piquez les deux étoffes du haut en bas & du bas en haut toujours également  sans vous arrêter, a dessus, b dessous.

2) Le point de côté
Après avoir piqué les deux étoffes de bas en haut, ramenez par dehors le fil en dessous; continuez toujours de même; quand le dessous dépasse, on pique au travers, c dessus, d dessous.

3) L'arrière-point ou point arrière
Les deux étoffes piquées de bas en haut, repiquez de haut en bas, au milieu du point en arrière, & toujours ainsi d'un seul coup de main sans changer l'aiguille de situation & sans vous arrêter, e dessus, f dessous.

4) Le point lacé
Il se travaille comme le point arrière, excepté qu'il se fait en deux temps; quand vous êtes revenu en haut, vous ferrez le pont; puis retournant l'aiguille la pointe en bas vous repiquez en arrière comme au précédent; celui-ci est le plus solide des points simples, g dessus, h dessous.

POINTS A RABATTRE ET DE RENTRAITURE
On appelle points à rabattre & de rentraiture, ceux dont on se sert quand après avoir joint deux étoffes ensemble par leurs bords à l'envers avec un point simple, & les avoir retournés à l'endroit tout le long de la dite couture, on s'en sert pour serrer les deux retours l'un contre l'autre; ce qui rend la jonction des pièces extrêmement solide.

5) Le point à rabattre sur la main
Piquez de haut en bas, puis de bas en haut, toujours en avant, les points près à près, & à égale distance, i dessus, m dessous.

6) Le point à rabattre sous la main
Il se fait comme le précédent, excepté qu'ayant percé l'étoffe supérieure, vous allez par dehors piquer l'étoffe inférieure au travers; puis vous les percez toutes deux en remontant : on se sert de ce point pour coudre la doublure au-dessus quand il la dépasse: k dessus, n dessous.

7) Le point de rentraire
Ce point s'exécute comme le point à rabattre sur la main; mais il se fait en deux temps comme le point lacé en retournant l'aiguille; avant d'employer celui-ci on coud, comme il est dit ci-dessus, les deux envers avec quelqu'un des points simples; puis on retourne la pièce à l'endroit, & tirant de chaque main pour découvrir où est la couture, on serre avec ce point les deux retours l'un près de l'autre : les points doivent être très-courts & prendre très peu d'étoffe pour s'y confondre, de façon qu'à peine-t-on les apercevoir; l dessus, dessous.

9) Le point perdu
Suivez le même procédé qu'on vient de donner pour rentraire; vous ferez ici le point arrière, qu'à peine doit-on apercevoir; c'est ce qu'on nomme dans ce cas le point perdu.
Nota. Que le point de rentraiture est celui qu'on fait aux draps, à la ratine & autres étoffes qui ont de la consistance; & qu'aux étoffes de soie légères, comme la lustrine, le camelot de soie, etc on se sert du point perdu.


9) Les points qui forment les boutonnières
Toute boutonnière n'est pas construite par le Tailleur : il s'en fait de diverses façons, soit en galon, en broderie, etc qu'il ne fait qu'espacer & coudre; mais quand il les forme lui-même il se sert de trois sortes de points : d'abord il trace sa boutonnière avec deux points longs et parallèles r, qu'il nomme points coulés; ces deux points dessinent, pour ainsi dire la boutonnière, & c'est leur disposition qu'il appelle la passe : il enferme la passe d'un bout à l'autre dans ce qu'il nommele point de boutonnière, & finit par faire les deux brides, une à chaque bout, par trois petits points coulés près-à-près qu'il enferme ensuite dans une rangée de points noués.
Le point de boutonnière t, se pique de dessus en dessous, le long de la passe, se relève ensuite un peu en arrière & d'équerre à la passe; l'aiguille ayant repercé en dessus, on la fait entrer, avant de serrer, dans l'espèce d'anneau que la première piqûre a formé le long de la passe, ce qui fait un noeud qui prend la passe en se serrant; on continue ainsi jusqu'à ce que toute une passe soit couverte de noeuds; on les travaille ainsi toutes les deux; il ne s'agit plus que de faire une bride à chaque bout.
Pour faire la bride, on commence par trois petits points coulés près-à-près du sens des points  de boutonnière; puis on les enveloppe avec le point de bride qui est une espèce de point noué tel qu'on peut le comprendre par la figure S; ce point n'entre pas dans l'étoffe, il ne prend que les trois points coulés



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