samedi 8 mars 2014

Polonaise à la Jean-Jacques

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XIIe cahier, 6e suite, 5e figure (1778)

Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Genève, après avoir déclamé contre l'usage d'emmailloter les enfants, & contre la manière de les vêtir, eut enfin la satisfaction de faire des prosélytes : on éleva, on habilla des enfants suivant la méthode qu'il avait indiquée; mais la simplicité qu'il avait tenté d'introduire dans l'habillement des hommes & des femmes, n'eut pas le même succès. Ce ne fut qu'en 1778, quelques temps avant la mort de ce Philosophe célèbre, qu'on hazarda de faire des robes analogues aux principes de cet Auteur, & ce fut sur les polonaises qu'on fit  cet essai; elles sont connues sous le nom de polonaises à la Jean-Jacques : celle que la Figure représente est de ce nombre.

Etoffe de burat pour garniture, une bande sans plis, d'étoffe pareille, mise en barrière, les manches retroussées à la paysanne, sans garniture, laissant à découvert des petits bons-hommes de linon; le volant de la jupe, aussi d'étoffe pareille & sans plis.

Ces polonaises, de même que les polonaises courantes ou en frac, s'agrafent sous le contentement, ont des petites ailes, & s'écartant sur les côtés, découvrent la petite veste déoupée par le bas,  & sans garniture.

Il ne faudrait pas, avec ces robes, adopter une coiffure trop élégante : celle de la Figure est composée d'un moyen bonnet, avec des barbes à la paysanne, de gaze d'Italie, posé fort en arrière; la coque haute & dégagée, deux boucles tombant très bas, & sur le bonnet, large ruban uni, mais pincé.

Une bouffante de filet gaufré environne le col, & se trouve retenue sur le devant, par une alliance d'or.

La chaussure doit-être fort simple, & uniforme avec le reste de l'ajustement.

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