samedi 8 mars 2014

Caraco à la polonaise

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XIIe cahier, 6e suite, 6e figure (1778)

Il est dit au bas de cette Gravure, que le caraco tire son origine de Nantes en Bretagne, où les bourgeoises le porterent lors du passage de M. le Duc d'Aiguillon, en 1768. Cet exposé n'est pas exact : le caraco est plus ancien; mais ce fut seulement en 1768, que les dames se montrèrent en public, vêtues en caraco, & cette mode eut surtout la plus grande faveur parmi les dames de Nantes, où elle s'est conservée plusieurs années.

D'ailleurs, le caraco qu'offre la Gravure, n'est pas celui qui parut en 1768; c'est le caraco à la polonaise, & son introduction ne remonte pas au-delà de 1772. L'exactitude scrupuleuse qu'exige tout ce qui concerne les modes, n'a pas permis de passer sous silence ces deux erreurs échappées lors de l'impression de la Gravure.

La garniture est formée par une bande de gaze foncée ; le volant de gaze pareille, timbré en chef d'une garniture à double pouf, aussi de gaze; sabots à deux têtes, bouillonnés & très-haut; la pointe de la petite veste descendant fort bas.

Moyen bonnet à la créole; le papillon est uni, de gaze d'Italie, doublé & plissé sur les côtés, surmonté d'un ruban bouillonné, & mis en bandeau, de couleur pareille au contentement; un fichu, dont les deux extrémités, rejetées par derrière, tiennent lieu de barbes, enveloppe le reste de bonnet.

Frisure au chien couchant,à deux boucles, dont une flottante avec les nageoires; la phisionomie élevée: le houssoir sortant du tempérament.

Il ne faut pas omettre la canne à la Tronchin; car c'est ainsi qu'on nomme ces bâtons élevés, qui depuis 1770, ont pris tant de faveur parmi les personnes du beau sexe. La canne est toutefois incompatible avec la grande parure, & caractérise toujours un demi-négligé.

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