lundi 10 mars 2014

Robe à la Reine

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XIIIe cahier, 7e suite, 3e figure (1778)


Robe à la Reine : cette robe a le double avantage de pouvoir être traînante ou retroussée, à la volonté des personnes qui en font usage, & au moment qu'elles le désirent; deux coulisses pratiquées des deux côtés, indiquées par deux rosettes, & garnies de deux glands, opèrent cet effet; en tirant un gland, la robe se lève, comme elle est dans la figure ; en tirant l'autre gland, elle se baisse & devient flottante; ce changement se fait en un instant.

La garniture nommée au nouveau désiré, parce qu'elle a été imaginée pendant la grossesse d'une auguste Princesse, consiste  dans deux cordons d'hermine mouchetée, se croisant en forme de mosaïque. On peut, en été, remplacer l'hermine par des bandes de gaze aussi mouchetées, ou de taffetas tigré.

Les premières manches sont ouvertes par derrière, comme les dalmatiques; elles flottent sur les secondes manches, coupées en canon & garnies d'un cordon de martre, pour l'hiver, ou de gaze bouillonnée, si c'est en été.

La jupe, sans volant ni falbala, doit être jusqu'à la hauteur ordinaire du volant, de couleur pareille aux secondes manches; le surplus doit être uniforme avec la robe : le point qui réunit ces deux parties de la jupe, sert de support à un cordon pareil à celui des secondes manches : une garniture semblable à celle de la robe, environne le bas de la jupe.

La taille par derrière est indiquée par des ganses d'or, avec un gland au centre, figurant la queue du dauphin; cette frisure est soutenue par un ruban pincé, mis en barrière, retenant une rose en diamants, & traversé par un rang de perles : le chignon en croix de chevalier, d'où s'échappe une boucle à la Sultanne, qui descend  jusque sur la gorge, où elle expire.

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